Rseaux de centres d'excellence
Gouvernement du Canada

Liens de la barre de menu commune

Les chances de survie au cancer devraient bientôt s’améliorer

 

De nouveaux médicaments de lutte contre le cancer voient le jour chaque année. Mais comment savoir lequel est le bon pour vous et cible le cancer dont vous êtes atteint?

D’ici 2019, les centres d’oncologie de toutes les régions du pays auront enfin l’information dont ils ont besoin pour essayer de répondre à cette question. En effet, c’est à ce moment-là qu’Innovation Exactis s’attend à avoir accumulé suffisamment de données génétiques et moléculaires dans un registre numérique pour commencer à apparier les patients aux essais cliniques adaptés et leur proposer de nouveaux traitements novateurs.

Au fil de dizaines d’années de recherche, les scientifiques en sont venus à prendre conscience que le cancer n’est pas une pathologie unique, mais l’accumulation de plus de 200 anomalies distinctes. Les traitements personnalisés, notamment les immunothérapies et les thérapies géniques, peuvent contribuer à apporter des avantages cliniques à certains patients tout en épargnant à d’autres des traitements inutiles.

Toutefois, les chercheurs qui mènent les études visant à tester de nouveaux médicaments doivent disposer d’un nombre suffisant de patients sélectionnés pour ne retenir que ceux dont le profil correspond à une médecine personnalisée, ce qui peut s’avérer difficile et couteux et faire obstacle à la découverte de ces traitements.

L’organisation Innovation Exactis, qui est dirigée par l’industrie, propose une solution. Son registre appelé Personnalisez Mon Traitement (PMT) associe la recherche à des thérapies ciblées pour accroitre les chances de survie des patients. Grâce au registre, le Canada parvient également à rivaliser avec d’autres pays qui disposent de cohortes de patients beaucoup plus importantes pour attirer les essais cliniques ciblés.

« Nous pensons que l’initiative PMT améliorera les résultats pour les patients. Elle apportera de nouvelles perspectives sur notre pratique de l’oncologie et nous aidera à offrir plus de possibilités de recherche et développement sur le marché canadien », déclare le Dr Hany Moselhi, vice-président,  Affaires médicales, chez Hoffman-LaRoche Limitée, une société pharmaceutique suisse partenaire d’Innovation Exactis.

À l’heure actuelle, environ 4 % seulement des patients en oncologie participent aux essais cliniques. « Le registre PMT changera la donne, ajoute le Dr Moselhi. Chaque patient devrait se voir offrir la possibilité de participer à un essai clinique. »

Plus de 470 patients du Québec et du Nouveau-Brunswick ont été les premiers à donner leur consentement autorisant le prélèvement d’échantillons de tissus tumoraux pour le registre PMT. Au terme de cet effort pancanadien, 8 000 patients atteints du cancer seront inscrits au registre d’ici la fin de 2019, c’est l’objectif. Lorsque l’on disposera de cette extraordinaire base de données, on pourra mener à bien des essais cliniques hautement ciblés avec aussi peu que 80 patients – en leur donnant accès le plus rapidement possible à de nouveaux traitements.

« À mesure que le cancer est mieux défini, il devient plus difficile d’apparier les patients aux essais cliniques, indique le Dr Gerald Batist, cofondateur et médecin-chef d’Innovation Exactis et directeur du Centre du cancer Segal de l’Hôpital général juif. « Aucun centre d’oncologie, quelle que soit son importance, ne peut à lui seul recenser suffisamment de patients d’un type très spécifique présentant les caractéristiques cliniques pour des études utilisant des médicaments extrêmement ciblés. Le programme PMT d’Exactis nous permet de regrouper les patients d’un réseau coordonné de centres d’excellence et d’attirer au Canada la recherche la plus innovante. »

Premières cibles : le cancer du sein et le cancer colorectal

Les premiers essais devraient cibler le cancer du sein triple négatif et le cancer colorectal, suivis du cancer du poumon à petites cellules, du mélanome métastatique, du cancer colorectal métastatique, du cancer de la prostate et du cancer de l’ovaire.

« Les patients ont été très enthousiastes à l’idée de participer au registre et de voir les avantages potentiels à long terme », mentionne le Dr Mark Basik de l’Hôpital général juif, qui est l’un des cinq établissements du Québec à participer à l’initiative PMT. « Avec le cancer du sein, il peut s’écouler quatre à cinq ans avant que le cancer ne récidive et dans certains cas jusqu’à dix ans. Toutefois, des formes agressives de cancer du sein peuvent revenir dans les trois premières années. En ayant accès à des échantillons de tissus tumoraux qui ont été prélevés avant la récidive, on peut trouver plus rapidement le bon médicament, c’est-à-dire celui qui correspond au profil génétique de la tumeur du patient. Pour certains, c’est d’ailleurs une question de vie ou de mort. »

Auparavant, les chercheurs recrutaient les patients atteints d’un cancer sans connaitre les biomarqueurs spécifiques de leur tumeur. « On y va beaucoup à tâtons quand on essaie d’apparier des médicaments au profil génomique », explique le Dr Basik, et cette approche à l’aveuglette est responsable de l’échec de traitements expérimentaux pour de nombreux patients et de bien des effets secondaires douloureux. Mais, dans le cadre de certains essais cliniques, il y a toujours des sous-groupes de patients qui réagissent favorablement à l’administration de médicaments expérimentaux et présentent une réduction de la tumeur.

Le but du registre PMT est de rechercher ces sous-groupes de patients et de recruter ceux dont les chercheurs savent à l’avance qu’ils réagiront bien en raison du profil génétique de leur tumeur.

En plus de fournir des échantillons cliniques de leur tumeur et de donner accès à leurs dossiers médicaux, les patients acceptent d’être recontactés si l’on trouve le bon traitement.

« C’est un élément distinctif important pour Exactis et le PMT, indique Richard Fajzel, président-directeur général d’Innovation Exactis et ancien haut dirigeant de l’industrie pharmaceutique. Les gens sont suivis pendant toute la durée de leur maladie et s’ils sont actuellement en rémission, mais rechutent par la suite, nous avons la possibilité de les recontacter. Nous avons ainsi le maximum de chances de personnaliser le traitement des patients et d’en savoir plus sur le comportement de leur tumeur. »

La base de données PMT sera accessible aux grandes entreprises pharmaceutiques de même qu’aux petites entreprises canadiennes de biotechnologie désireuses d’apparier leurs thérapies prometteuses aux bons patients.

« Pour les PME (petites et moyennes entreprises), les avantages sont encore plus grands », ajoute M. Fajzel, car leur infrastructure ou leur financement ne sont pas comparables à ceux d’une grande entreprise pharmaceutique ou de biotechnologie. Outre qu’il leur donne accès à des données qui les aideront à recruter des patients pour des études cliniques, notre réseau leur ouvre les portes des meilleurs centres de recherche sur le cancer du Canada et leur permet d’entrer en contact avec les meilleurs chercheurs du domaine, ce qui leur donne la possibilité d’obtenir des services qu’ils n’ont pas à l’interne. »

Innovation Exactis a franchi deux étapes majeures en 2016. En avril, l’organisation a reçu deux millions de dollars de Merck et un million de dollars respectivement de la Société de recherche sur le cancer et de la Fondation de la recherche en santé du Nouveau-Brunswick pour étendre le registre à l’ensemble  du Canada Atlantique. Le Manitoba participe également et un premier centre ontarien fait désormais partie du réseau.

« Grâce au registre PMT d’Exactis, la médecine personnalisée a le vent en poupe au Canada, affirme le Dr Moselhi. De nombreuses initiatives formidables sont en cours au pays, mais elles demeurent  fragmentées. Un réseau national comme Exactis s’imposait pour créer un élan rassembleur. »

Centres anticancéreux participants à ce jour :

  • Institut atlantique de recherche sur le cancer, Nouveau-Brunswick 
  • Centre hospitalier de l’Université de Montréal, Québec
  • Centre de recherche du Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke, Québec
  • CHU de Québec-Université Laval, Québec
  • Centre hospitalier universitaire Dr- Georges L.-Dumont, Nouveau-Brunswick
  • Centre universitaire de santé McGill, Québec
  • Centre de cancérologie de L’Hôpital d’Ottawa, Ontario
  • Centre du cancer Segal de l’Hôpital général juif, Québec