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Surveiller les émissions de gaz à effet de serre à partir de l’espace

LOOKNorth accélère la création de débouchés commerciaux pour une entreprise montréalaise

Lancement du satellite de GHGSat, juin 2016
Mention de source : GHGSat

Gérer le dioxyde de carbone, le méthane et d’autres gaz à effet de serre (GES) n’est pas uniquement bénéfique pour l’environnement. C’est aussi un moyen pour les entreprises d’économiser, de réduire les risques et de créer des débouchés, particulièrement alors que la tarification du carbone est mise en œuvre par de plus en plus de gouvernements. Malheureusement, l’exactitude des technologies actuelles laisse beaucoup à désirer.

Ainsi, l’industrie canadienne des sables bitumineux a déclaré publiquement que les estimations des émissions provenant de ses bassins de résidus et de ses mines réalisées à l’aide des méthodes et des mesures actuelles pourraient être erronées de plus de 50%. Partout dans le monde, de nombreuses entreprises continuent d’utiliser des méthodes archaïques pour surveiller leurs émissions, ce qui pourrait augmenter plus que nécessaire leur cout lié au carbone.

À l’heure actuelle, GHGSat Inc., qui a conçu le premier satellite du monde appelé Claire, se penche sur ce problème et tente de trouver comment mesurer la qualité de l’air et les émissions de GES de n’importe quel site industriel du monde. Cette entreprise montréalaise de télédétection se prépare à lancer ses deux premiers microsatellites commerciaux à la fin de 2018 et au début de 2019. Ce lancement fait suite à la validation réussie du satellite de démonstration en 2016, qui a montré que les émissions de GES provenant de sources ponctuelles telles que les centrales électriques et les sites industriels peuvent être mesurées de façon exacte et constante à partir de l’espace et pour une fraction du cout des technologies comparables.

« Partout dans le monde, des centaines de milliers d’installations produisent des émissions dont la quantité estimée ou mesurée est très imprécise, ce qui crée un risque financier dont elles se passeraient volontiers, déclare le président de GHGSat, Stéphane Germain. Elles préfèreraient avoir de meilleures données au sujet de leurs émissions afin de pouvoir les limiter et les réduire. C’est pourquoi notre service intéresse grandement nos clients. »

Mais avant de lancer ce premier satellite et de faire des investissements couteux dans l’infrastructure de stations au sol, GHGSat devait prouver qu’elle disposait de solides données techniques pour appuyer ses allégations.

L’entreprise a établi un partenariat avec LOOKNorth – où travaillent certains des meilleurs experts canadiens de la télédétection – en vue de réaliser un projet triennal pour mettre à l’essai et valider un détecteur optique novateur qui peut mesurer avec une grande précision et une grande résolution spatiale les gaz à l’état de trace à des sites industriels des quatre coins du monde. Les tests ont permis de surveiller les émissions d’un site albertain de sables bitumineux et de deux centrales hydroélectriques en construction dans le Nord du Canada.

« Avant d’installer un détecteur dans l’espace, il faut en réduire les risques », déclare Paul Adlakha, directeur général du centre d’excellence en commercialisation et en recherche LOOKNorth.

« LOOKNorth nous a donné une aide très précieuse sur le plan des finances, de la technique et de la gestion de projet, qui nous a permis de montrer à nos éventuels clients des quatre coins du monde que notre technologie donne les résultats que nous avions prédits, déclare M. Germain. Nous travaillons aussi avec Boeing et LOOKNorth pour installer des stations au sol supplémentaires qui recevront et traiteront les données satellitaires afin d’accroitre notre capacité à générer des revenus en multipliant les sites et les clients. »

C‑CORE, qui abrite LOOKNorth à St. John’s (T.‑N.‑L.), conçoit et construit les stations terrestres qui recevront et traiteront les données que leur enverront une gamme de petits satellites. Les deux premières stations seront installées à Inuvik (T.N.‑O.) et à St. John’s, et les premières données seront envoyées par CLAIRE de GHGSat. Grâce à l’infrastructure créée dans le cadre de ce projet, LOOKNorth, qui compte plus de 60 entreprises, universités et centres de recherche du Canada, disposera d’outils d’analyse géospatiale, d’une plateforme de marketing améliorée et d’un accès privilégié aux données satellitaires.

Simultanément, l’équipe de M. Adlakha explore comment combiner les données de GHGSat et les connaissances de LOOKNorth sur les besoins du secteur des ressources pour créer encore plus de produits commerciaux à valeur ajoutée. « Comment pouvons-nous par exemple établir une corrélation entre les émissions de gaz à effet de serre provenant d’une infrastructure et les puits de carbone tels que les forêts? Comment pouvons-nous créer un modèle qui montre l’équilibre entre ces deux éléments et qui indique si cet équilibre est rompu? Voilà des renseignements précieux pour les entreprises. »

Surveiller les émissions des sables bitumineux

Les premières démonstrations réalisées avec LOOKNorth ont aussi mené à la réalisation d’un nouveau projet par GHGSat et quatre membres de la Canada’s Oil Sands Innovation Alliance (COSIA), qui est dirigée par Imperial Oil. À titre de membre associé de la COSIA, LOOKNorth favorise les partenariats entre ses entreprises membres et des exploitants de sables bitumineux et donne des avis d’expert sur les nouvelles technologies de télédétection prometteuses. Le satellite de GHGSat a été utilisé pour mesurer les émissions fugitives – libérations non contrôlées de gaz – provenant de deux bassins de résidus et d’une mine.

« Grâce à nos mesures satellitaires et à nos processus de traitement et d’analyse des données, nous avons la capacité d’estimer les émissions de l’ensemble du bassin et de le faire plus précisément et plus économiquement que les méthodes actuelles, poursuit M.  Germain. Notre service apporte aussi des avantages sur le plan de la santé et de la sécurité. Les méthodes actuelles nécessitent la présence d’un consultant sur place, qui prend les mesures directement dans les bassins. Notre service permet de mesurer la totalité des émissions du bassin à partir de l’espace et de le faire plus rapidement et plus souvent. »

La collaboration entre GHGSat et LOOKNorth a favorisé la commercialisation des services de GHGSat auprès d’une vaste gamme de clients, notamment les secteurs du pétrole et du gaz, de la production d’électricité, de l’exploitation du charbon, de l’agriculture et des décharges. L’entreprise vise à devenir la norme mondiale en matière de surveillance des émissions. M. Germain pense qu’elle devrait avoir une constellation de 20 satellites dans l’espace d’ici dix ans, ce qui pourrait permettre une surveillance quotidienne.

Le potentiel de marché est important. La valeur du marché mondial du carbone devrait passer de 4,74 milliards de dollars américains en 2015 à 8,12 milliards de dollars américains en 2021, selon la firme d’études de marché Le lien suivant vous amène à un autre site Web MarketsandMarkets.