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NÉOMED jouera un rôle important dans la nouvelle stratégie des sciences de la vie du Québec

Un chercheur d’Inception Sciences Canada travaille dans les laboratoires de NÉOMED.

Le 5 mai 2017, trois membres du Conseil des ministres du Québec et plus de 150 autres dignitaires se sont rendus à l’Institut NÉOMED à Montréal pour lancer un plan ambitieux dont l’objectif est que le Québec se classe parmi les cinq grappes nord‑américaines des sciences de la vie d’ici une décennie. Actuellement, il se classe au 10e rang.

« Le lancement de la Stratégie québécoise des sciences de la vie dans notre installation n’est pas une coïncidence », affirme Donald Olds, président et chef de la direction de l’Institut NÉOMED, l’une des quelques organisations considérées dans la stratégie comme un acteur important de l’écosystème québécois des sciences de la vie.

L’un des grands objectifs de la stratégie est d’obtenir des investissements privés d’une valeur de 4 milliards de dollars pour accroitre le nombre d’entreprises québécoises et créer un écosystème qui soutient les entreprises en croissance.

Le directeur principal des investissements dans le secteur des sciences de la vie du Fonds de solidarité FTQ (le Fonds) – l’un des plus gros investisseurs canadiens dans ce secteur – pense que l’Institut NÉOMED jouera un rôle encore plus important à l’avenir en contribuant à attirer de nouveaux investisseurs, à favoriser la croissance des entreprises et à commercialiser de nouveaux traitements médicaux.

« À nos yeux, NÉOMED est un acteur important de l’écosystème des sciences de la vie. Il favorise la création de débouchés en biotechnologie au Québec, ce qui correspond à notre objectif de faire chaque année des investissements importants dans les entreprises de biotechnologie », poursuit Didier Leconte. Actuellement, une entité émettrice du Fonds — enGene, une entreprise de thérapie génique – fait partie de NÉOMED, et d’autres entreprises qu’il aide ont recours aux installations et aux services de l’Institut.

Michèle Houpert, directrice des Sciences de la vie au ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation du Québec convient que l’Institut NÉOMED comble une grande lacune dans le secteur québécois des sciences de la vie. À la fin de 2012, AstraZeneca a fermé son bâtiment de recherche de 12 500 mètres carrés situé au campus Saint‑Laurent de Technoparc Montréal. NÉOMED a racheté cette installation de calibre mondial, engagé de nombreux employés de l’entreprise et poursuivi certains de ses projets de recherche avancée sur les petites molécules thérapeutiques. Environ deux ans plus tard, il a conclu un marché similaire avec GlaxoSmithKline (GSK), qui avait décidé de fermer son laboratoire de recherche de 6 500 mètres carrés situé à Laval et spécialisé dans le développement d’anticorps et de vaccins.

« Le modèle d’affaires des grandes entreprises pharmaceutiques a changé, ce qui mène à la fermeture de laboratoires dans de nombreuses régions, notamment au Québec, explique Mme Houpert, qui est observatrice au conseil d’administration de NÉOMED. Grâce aux investissements du Québec, des Réseaux de centres d’excellence et des partenaires industriels, NÉOMED peut faire fond sur son expérience industrielle pour créer une grappe de recherche dynamique qui comble le fossé entre la recherche universitaire, les petites entreprises de biotechnologie et les grandes entreprises pharmaceutiques. »

La stratégie de NÉOMED en matière de développement de médicaments est pragmatique et basée sur la recherche scientifique de calibre mondial, la collaboration et la durabilité commerciale. L’Institut fournit aux universitaires et aux petites entreprises de biotechnologie une expertise industrielle en découverte et développement de médicaments, du financement et un écosystème qui favorise la progression des travaux de recherche vers l’étape de la validation de principe pour usage humain, où les médicaments sont plus susceptibles d’être octroyés sous licence ou vendus à une grande entreprise de biotechnologie ou de pharmaceutique.

« Il est très couteux de lancer un nouveau laboratoire, et NÉOMED avait toute l’infrastructure spécialisée requise pour aider une entreprise en démarrage, déclare Denis Riendeau, directeur général de la Biologie chez Inception Sciences Canada Inc., Montréal. Il nous a fourni l’équipement et les locaux qui nous ont permis d’acquérir des capacités en chimie, en biologie, ainsi qu’en métabolisme des médicaments et en pharmacocinétique, de lancer nos programmes de recherche et d’agrandir notre équipe, qui est passée d’un à 16 employés. Il aurait été beaucoup plus difficile et long de réaliser tout ce processus sans l’aide de NÉOMED – et dans notre secteur, la rapidité est un facteur essentiel. »

La réduction des couts de démarrage est importante pour des investisseurs tels que le Fonds. Auparavant, une nouvelle entreprise de biotechnologie engageait une équipe complète de cadres supérieurs, des scientifiques et des techniciens, louait un bâtiment et achetait de l’équipement. Si les essais cliniques échouaient, elle faisait souvent faillite.

« Nous aimons l’approche virtuelle de NÉOMED, qui participe à la réalisation et à la gestion de certaines activités de développement au nom des entreprises, explique M. Leconte. Dans l’ancien modèle, nous échouions tous ensemble après avoir investi quelque 40 millions de dollars dans une entreprise. Nous pouvons maintenant démarrer avec environ un tiers de ce montant et avoir recours à des organisations telles que NÉOMED. Au lieu d’investir 40 millions de dollars dans une entreprise, nous pouvons par exemple investir le même montant dans trois entreprises, puis soutenir la croissance de celles qui réussissent. »

« NÉOMED joue aussi un rôle important en offrant des locaux où les personnes peuvent se réunir, discuter, collaborer et rencontrer des organismes de recherche sous contrat, ajoute M. Leconte. C’est un endroit où nos entités émettrices peuvent se connaitre et discuter de leurs problèmes. »

Les deux installations de R et D pleinement intégrées de NÉOMED situées à Saint‑Laurent et à Laval abritent 30 entreprises de biotechnologie et organismes de recherche sous contrat et plus de 300 employés, notamment 72 personnes qui travaillent à NÉOMED‑LABS, l’organisme de recherche sous contrat à but lucratif de NÉOMED. C’est plus d’employés que n’avaient AstraZeneca et GSK avant de cesser leurs activités à Montréal.

Les laboratoires sont des centres de découverte de médicaments à accès libre où les entreprises louent des locaux et profitent des services de chimie spécialisés et d’une aide pour la commercialisation. Auparavant, ce sont les grandes entreprises pharmaceutiques qui réalisaient les premières étapes des travaux de recherche, qui sont maintenant réalisées par ces entreprises, notamment NÉOMED‑LABS, qui concluent des marchés de services avec des multinationales, notamment GSK et d’autres. Cette stratégie unique constitue un modèle d’affaires durable pour les jeunes entreprises de biotechnologie et NÉOMED.

Ainsi, en février 2017, NÉOMED a annoncé la conclusion d’une entente de licence mondiale exclusive avec une entreprise de Laval, BELLUS Santé, pour élaborer un traitement contre la toux chronique. Les scientifiques d’AstraZeneca ont commencé le programme de recherche à Montréal, qui a ensuite été transféré à NÉOMED en octobre 2012 à des fins d’approfondissement.

« BELLUS cherchait un nouvel atout pour développer son entreprise et après de nombreuses recherches, a découvert le traitement P2X3 que nous avions créé contre la toux chronique et que nous lui avons octroyé sous licence. Elle nous a versé un montant en espèces de 1,7 million de dollars et un financement par actions de 1,5 million de dollars. Nous possédons donc maintenant presque 10 % de cette société ouverte de biotechnologie. Nous réinvestirons ces ressources dans nos projets de R et D, » explique M. Olds.

Plans d’expansion

L’Institut NÉOMED est rapidement devenu victime de son succès. Ses deux installations sont maintenant pleines, et elle élabore des plans pour construire de nouveaux laboratoires de chimie et de biologie à Saint‑Laurent.

« Je suis raisonnablement convaincu que nous aurons du succès assez rapidement, parce qu’il y a une forte demande qui est parfaitement alignée sur les stratégies québécoise et canadienne qui visent à favoriser la croissance du secteur des sciences de la vie », ajoute M. Olds.

NÉOMED tente aussi de diffuser son modèle partout au Canada. Ses dirigeants ont déjà commencé à rencontrer des entreprises mondiales de pharmaceutique et de biotechnologie pour leur parler des travaux scientifiques de pointe qui sont réalisés dans les universités canadiennes et à l’Institut NÉOMED.

« J’ai une autre mission : rencontrer tous les dirigeants des grandes entreprises de pharmaceutique et de biotechnologie pour les convaincre de s’adresser à nous s’ils devaient prendre une décision comme AstraZeneca et GSK au Québec, parce que nous avons les compétences et l’expérience requises pour reproduire ce modèle ailleurs au Canada. »