Rseaux de centres d'excellence
Gouvernement du Canada

Liens de la barre de menu commune

BioCanRx fournit son appui aux essais cliniques novateurs combinant les anticorps et les virus expérimentaux qui détruisent les cellules cancéreuses

 

Plus de 50 Canadiens souffrant du cancer du poumon pourraient être les premiers participants d’essais cliniques qui leur permettraient de bénéficier d’une nouvelle thérapie combinée prometteuse ayant le potentiel d’améliorer de façon significative les résultats de leur traitement et de réduire les effets secondaires associés à bon nombre des traitements couramment offerts.

Commandité par Turnstone Biologics, avec l’appui financier de BioCanRx (Biothérapies pour le traitement du cancer), cet essai clinique portera sur une combinaison unique d’immunothérapies comprenant le pembrolizumab anticorps thérapeutique et le nouveau virus oncolytique MG1‑MAGEA3 de Turnstone, qui agira comme une combinaison gauche-droite sur le cancer. La plate-forme du virus de Turnstone a été conjointement découverte et conçue au cours des 15 dernières années par le directeur scientifique de BioCanRx John Bell (Hôpital d’Ottawa et Université d’Ottawa), David Stojdl (Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario et Université d’Ottawa) et Brian Lichty (Université McMaster). 

À elle seule, la technologie du virus de Turnstone produit un effet double sur les tumeurs en agissant comme agent oncolytique détruisant la tumeur et comme vaccin stimulant le système immunitaire ciblant des antigènes spécifiques du cancer comme MAGE-A3. Les résultats obtenus devraient correspondre à une réponse immunitaire puissante et à une forte activité anti-tumeur; ce traitement s’est avéré très efficace dans de nombreux modèles précliniques.

 Le Dr Bell, un pionnier et un chef de file de l’utilisation des virus pour vaincre le cancer, explique qu’ils ont découvert que lorsque des cellules normales deviennent cancéreuses, c’est comme si elles signaient un pacte avec le diable. Elles acquièrent des mutations génétiques qui leur permettent de croître très rapidement, mais ces mêmes mutations les rendent aussi plus vulnérables aux virus.

Ce qui fait de ce nouvel essai une première mondiale est qu’il ajoute à la virothérapie un médicament à base d’anticorps nommés les inhibiteurs du point de contrôle immunitaires. Sammy Farah, PDG de Turnstone et ancien administrateur dans le secteur de la vaccination qui possède une vaste expérience en technologie et en développement de produits, affirme que selon eux, la virothérapie qu’ils ont développée a de grandes chances d’être efficace. Il ajoute qu’ils renforcent et mettent à l’essai leur technologie de façon autonome et en combinaison avec d’autres traitements afin de déterminer les meilleures options de traitement. Il explique que lorsque leur technologie est jumelée à ces inhibiteurs de point de contrôle, la réponse immunitaire est plus grande, ce qui améliore l’efficacité de la combinaison utilisée pour détruire les cellules cancéreuses dans certaines situations. 

Les virothérapies font partie d’un nouveau domaine de recherche sur le cancer qui utilise les anticorps et les virus et les cellules immunitaires pour s’attaquer aux cellules cancéreuses et qui, contrairement à la chimiothérapie et à la radiothérapie, ne s’attaque pas aux cellules saines. Cette approche aide le système immunitaire à reconnaître le cancer et à s’y attaquer. On croit aussi que les immunothérapies pourraient permettre une protection à long terme contre les récidives du cancer.

Jusqu’à présent, les virus fabriqués au Canada ont produit de bons résultats en réduisant l’ampleur des tumeurs chez des animaux et des échantillons de tumeurs humaines. Ces réussites ont suscité un très grand intérêt auprès d’investisseurs potentiels. À la fin de la dernière année, Turnstone a recueilli 41 millions de $US  d’investissements de série B de sociétés de capital de risque américaines comme Versant Ventures, OrbiMed, F-Prime Capital et FACIT de Toronto. Ces fonds servent à appuyer les essais cliniques continus, ainsi que l’expansion de la gamme de produits de l’entreprise afin d’y inclure le cancer de la prostate et les cancers reliés au VPH.

Afin d’accélérer les progrès réalisés dans ce domaine émergent de la recherche sur les immunothérapies contre le cancer, le Dr Bell et ses collègues ont lancé le réseau BioCanRx de 60 millions de $ en 2015 afin de miser sur le leadership mondial du Canada dans le secteur des virus oncolytiques et d’établir des liens entre le développement des thérapies à base d’anticorps et des thérapies cellulaires.

Au cours de la même année, le premier essai clinique sur l’immunothérapie à base de virus oncolytique a aussi été réalisé, et ce projet devrait donner lieu à la participation d’environ 70 patients de différentes régions du Canada. Comme pour l’essai de thérapies combinées, cet essai repose sur l’utilisation de versions modifiées du virus Maraba, isolé à partir de phlébotomes brésiliens, et de l’adénovirus, dérivé du virus du rhume. Toutefois, cet essai ne portera pas uniquement sur les patients souffrant du cancer du poumon, il déterminera l’efficacité de cette approche chez les patients qui ont des tumeurs solides avancées ou métastatiques.

Selon le Dr Lichty, directeur principal de la technologie chez Turnstone, les fonds de BioCanRx appuient des essais qui sont essentiels pour comprendre comment les thérapies affectent le cancer et stimulent la réponse immunitaire.

BioCanRx appuie également les installations de recherche pharmaceutiques de l’Hôpital d’Ottawa et de l’Université McMaster qui fabriquent le virus Maraba modifié et l’adénovirus respectivement. Il est moins coûteux de produire ces virus au pays que de les acheter à l’étranger.

Selon le Dr Farah, BioCanRx est un partenaire inestimable des scientifiques fondateurs et des institutions de recherche universitaire pour faire progresser la technologie jusqu’à ce que les investisseurs entrent en jeu. Il affirme qu’ils seront heureux de continuer à travailler avec BioCanRx alors qu’ils feront l’essai de cette thérapie combinée qui pourrait fournir de l’espoir aux patients souffrant du cancer du poumon, mais qui pourrait aussi s’avérer utile pour toutes les formes de cancer.